Le changement dans les comportements de mobilité s’intègre dans la problématique plus large de la transition énergétique et nécessite de revenir, pour comprendre sa dynamique, sur la question des habitudes et des modes de vie parfois en inadéquation avec la sobriété énergétique.
Enjeux pour la santé et l'environnement
Mots clésLa pollution de l'air est devenu un problème dont la gravité pour la santé et l'environnement est reconnue et appuyée scientifiquement. Elle se chiffre aujourd'hui en nombre de morts, touchant surtout les populations vulnérables. Selon les territoires, la qualité de l'air varie, n'épargnant pas les campagnes.
La pollution atmosphérique représenterait aujourd'hui le premier sujet de préoccupation environnementale des Français. A juste titre. En 2013, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC), instance spécialisée de l'Organisation mondiale de la santé (OMS), a classé la pollution de l'air extérieur comme cancérigène pour l'Homme.
Les chiffres fréquemment médiatisés concernant l'impact sanitaire de la pollution atmosphérique sont alarmants.
Une étude interdisciplinaire menée par des chercheurs de l'Inserm, du CNRS, de l'Inra, d'Atmo Auvergne Rhône-Alpes et de l'Université Grenoble Alpes en 2019 rapporte des chiffres similaires à Lyon et Grenoble.
Selon une étude d'Environmental Research, les particules fines seraient à l'origine 4,2 millions de morts prématurés par an dans le monde.
La composition de l'air peut avoir aussi des conséquences indirectes sur tous les êtres vivants et la biosphère : les chlorofluorocarbures (ou CFC) impactent la couche d'ozone, les gaz à effet de serre contribuent aux changements climatiques.
Des populations vulnérables à la pollution
Des actions ciblées sont indispensables pour mieux protéger les populations européennes les plus vulnérables, notamment les plus démunis, les personnes âgées et les enfants, contre les dangers environnementaux tels que la pollution atmosphérique et sonore et les températures extrêmes.
Agence européenne pour l'environnement
Parmi les « populations vulnérables », les enfants, par exemple, respirent deux fois plus rapidement. Ils absorbent ainsi plus d'air, et donc de particules nocives, comparé à leur poids. Autre exemple : les foyers les plus modestes, dans certaines zones de l'Europe, se chauffent au charbon, importante source de pollution atmosphérique. Selon une étude, chez les personnes âgées, les polluants ont une influence sur l'apparition, l'aggravation ou l'accélération des pathologies cardio-respiratoires.
A noter que les difficultés socio-économiques, associées à d'autres facteurs (âge, santé), viennent aggraver les risques.
Des territoires plus ou moins exposés en France
En France, les territoires rencontrent des réalités variées. Il existe de fortes disparités d'exposition à la pollution de l'air. Les 10 zones contenant le plus de particules fines en 2015 seraient : Douai-Béthune-Valenciennes, Grenoble, Lyon, Marseille, la Martinique, Nice, Paris, Toulon, la zone urbaine régionale Provence-Alpes-Côte d'Azur et la zone urbaine régionale de d'Auvergne-Rhône-Alpes (source : Ministère de la transition écologique).
Une situation qui s'améliore ?
Au niveau national, la pollution atmosphérique tendrait globalement à réduire depuis 20 ans (graphique de 2000 à 2020, Ministère de la transition écologique).
Cependant, les valeurs limites fixées par le droit européen pour certains polluants de l'air ne sont toujours pas respectées dans plusieurs zones. La France est notamment engagée dans deux pré-contentieux européens pour la teneur en particules (PM10) et en dioxyde d'azote (NO2) pour une vingtaine d'agglomérations.
A noter qu'en 2020, la baisse des niveaux de pollution chronique se poursuit (à l'exception de l'ozone qui continue d'augmenter). Cette baisse expliquée par l'évolution tendancielle des dernières années, mais surtout aux restrictions d'activités liées à l'épidémie de COVID-19.
Le danger pour la santé et l'environnement de la pollution ne fait pas de doute. Il est toutefois intéressant d'avoir à l'esprit que les chiffres largement médiatisés ne peuvent être perçus comme précis scientifiquement. Ils servent à pointer une problématique et mesurer son ampleur en fonction de critères et de contextes choisis.